jeudi 25 février 2010

manif' 24 Φλέβαρη



Voilà ce que j'ai écrit hier, en direct de la manif.

Sac, appareil photo et carnet pour retranscrire, foulard et blouson en cuir pour se protéger. Toujours pour une manif ici.
La Grèce est un pays résolument moderneet occidental mais elle conserve tout de même un petit côté bordélique, du souk oriental. Peut-être pas qu'un petit côté en fait....

Aujourd'hui, grève générale, énorme manif.
Je suis sortie de chez moi, comme d'hab', ils ont coupé Patission et transféré la ciruclation sur Trito Septemvriou, la rue qui fait l'angle avec la mienne. Comme d'hab', c'est un embouiteillage monstre. Patission est l'artère majeure d'Athènes.

Patission est remplie de monde, jusuq'à environ un bloc après l'école. Qui est d'ailleurs elle ouverte, affichant comme toujours ouvertement son soutien. Hier soir je suis restée tard à l'école, et dans la mythique T12, outre les quelques punks installés là pour boire des bières, des gens avaient transféré les photocopieurs du secrétariat pour faire des flyers. L'école était bien sur au courant, les "imprimeurs" avaient même les clés de la salle pour fermer la nuit.
J'avance sur Patission, des gens à Omonia aussi, mais très peu. Certains avaient rendez vous à Omonia à 11h, d'autre à Pedios Areos, un parc sur Patission un peu avant chez moi à 11h, d'autres à Omonia à midi....
J'attends que le "groupe de l'école" arrive. Du beau monde en première ligne, qui se laisse filmer, photographier, s'arrête pour poser...
Je ne comprends pas les slogans, dommage. Ils répètent toujours le même à toutes les manifs, un truc avec Kefali, tête.
Devant moi il y a un homme de dos qui tienty une pancarte dans la main droite et des menottes dans la gauche.
Vendeurs de cacahuètes, koulouria, noix de coco suivent la manif.
J'attends les étudiants pour me joindre à eux. Le statut d'étrangère de Maëlle, au Mexique, lui interdit de se joindre à une manif', pour ne pas "pousser les mexicains à la révolution".....
Voilà quelques slogans que j'ai glanés :
Τα μέτρα αυτα δεν θα περάσουν ! -->Les mesures ne passeront pas !
Θέλετε πολέμος, θα του έχετε! --> Vous voulez la guerre, vous allez l'avoir !
Δεν θα πληρόνουμε την κριση τους ! -->Nous ne paierons pas votre crise
Ειναι αδιαπραγματευτα --> C'est non négociable (observez qu'ils un mot pour dire ça.....)
Certains ont des casquettes marquées ΔΕΝ ΠΛΗΡΩΝΩ -->Je ne paie pas
Προγραμα σταθεροτητας, όχι ευχαριστω ! -->Le plan de stabilité, non merci !
Φορολογστε τους πλουσιους -->Imposez les riches
Εναντια στοθς κερδοσκοπους -->Contre les spéculations
Απεργιακη ανταρσια --> Grève et rébellion

A 3 mètres de moi un jeune s'arrête pour taguer sur une banque.

Et puis soudain, du bruit, des percus africaines. Un groupe d'africains suivi de pakistanais je suppose. Banderoles en grec, anglais et français réclamant : "Papiers pour les émigrés et réfugiés sans distinction de sexe, de race ou de religion. Stop à l'hystérie raciste et aux attaques fascistes. Ce sont eux qui crient le plus fort, ils dansent aussi. Quelques Grecs se sont joins à eux. En arrivant à Syntagma, ils sont applaudis. Quelques minutes après, premières échauffourées (je ne compte pas la vitrine du Bershka un peu avant). Un mec devant moi cache un pavé dans une poubelle. Les flics se font balancer des pavés. Lacrymos, mon nez pique, blouson, foulard, on s'éloigne. Il fait 20°C ici, je crève de chaud !
Les "trouble-fête" lancent des pavés de temps en temps. Ils s'éparpillent, se regroupent, des manifestants les joignent, arrêtent, reprennent. La manif' continue de toute façon, comme toujours. Les flics se prennent des pierres et se font huer par les manifestants. Mot d'ordre essentiel, συνεχιζουμε ! (sinéchizoumé), on continue !
Plus de flics arrivent, huées. Ils sont dans un coin, attaqués des deux côtés, par des pavés et des slogans anti-police que la foule crie. Plus loin, banderole avec écrit Να γινουμε εμεις η κριση τους, nous devons devenir votre crise. Vous avez dit fossé entre le gouvernement et le peuple grec? Vous avez dit crise profonde?


Ici, les masques contre la grippe servent à se protéger des bombres lacrymos. Tiens?, un caillou.... en pleine rue.....

Un mec lance un baton aux flics, un s'apprête à l'arrêter, direct la foule s'avance, menaçante, huées. Arrestation impossible !
J'ai oublié les mouchoirs, mon nez coule !

Un emmarchement en carreaux de marbre? Hop, un le casse, et les autres ramassent et lancent.
Au loin, les fameux flics à moto. Ouais, ils font peur. Parce que tu sais que s'ils s'y mettent, ça va castagner, et pas mal au hasard, et qu'il suffit d'un mouvement de foule pour que tu retrouve au milieu....

Victimes constatées : Bershka, Pull&Bear, un hôtel de luxe avec d'énormes baies vitrées qui n'ont bien sûr pas tenu. Pas de petit kiosque attaqués, pourtant certains prennent le risque de rester ouvert.
Fin de la manif à Omonia, on a fait une boucle, c'est drôle d'habitude on passe aussi devant le gros commissariat de police..... trop de manifestants pur cette fois peut-être? Fin de manif bizarre, les gens s'éparpillent, certains restent sur Omonia, la circulation reprend, je rentre.

jeudi 18 février 2010

bonne nouvelle !

J'ai recu aujourd'hui la lettre de Pascal, qu'il m'avait envoyee une semaine et demie avant. Il semblerait donc que le courier remarche, je commencais a ne plus y croire, ou plutot a croire que soit mon postier soit ma concierge faisaient de la retention de courrier !

Du coup, ben..... j'en profite pour demander des lettres ! Ecrivez-moi, ca me fait tellement plaisir ! Merci !

samedi 6 février 2010

conversation....

Ma voisine française m'a trouvé sans que je lui demande un plan pour faire de la conversation en français à une grecque. De deux à trois heures par semaine, en deux fois. Pas de grammaire, mais de la conversation. La fille s'appelle Antigoni, elle a 18 ans et part l'année prochaine en Angleterre.
Colette, ma voisine, m'a dit de demander 35 euros de l'heure (j'ai caché mes émotions, mais j'y croyais pas....). Apparemment la famille habite dans un quartier hyper huppé d'Athènes, filothéi. Vérification, 19 habitants au km2 à Athènes (ça doit comprendre une grande partie de la campagne), et seulement.... 3 habitants au km2 à Filothéi, qui est pourtant à disons 20 min du centre..... effectivement, tout porte à croire que....
Bref, j'appelle la mère, qui soit dit en passant a l'air très sympa (il faut se méfier de l'eau qui dort.... les mères grecques sont extrêmement protectrices). Je donne mon prix, pas de cri à l'autre bout du fil, pas de hurlement, juste "ok".... Euh c'est moi ou.....?!
Bref si ça marche, c'est chouette, ça veut dire que j'ai un petit boulot et de quoi gagner au moins 70 euros par semaine.... Chic !